mardi 20 novembre 2012

Pologne et Ukraine, les réels vainqueurs de l'EURO 2012


   
Le 1er juillet 2012 a eu lieu la finale de l’euro où l’Espagne s’est adjugée le titre face à l’Italie sur le score phare de 4 à 0. Au-delà de l’aspect sportif, est-il rentable d’organiser un évènement comme celui-ci ?


  

  En ce qui concerne l’Ukraine, quelques mois avant le début de la compétition, un bon nombre de personnes, économistes ou encore politiques, ne pensaient pas que les retombées économiques de cet évènement seraient positives. Le plus grand problème de l’Ukraine dans la préparation à l’Euro a été l’absence d’investissements privés. Tous les grands projets ont été financés par l’Etat. La question qui surgit alors avec ce problème est : qui va vraiment payer pour l’Euro ? Ce sont les contribuables. Cette compétition aurait coûté environ 4 milliards d’euros à l’Etat, un chiffre contesté par le Président ukrainien qui affirme que le gouvernement a dépensé 3 milliards et 300 millions d’euros. En ce qui concerne les retombées économiques, il ne faut pas raisonner à court terme, c’est-à-dire sur la seule durée du tournoi qui est d'un petit mois, celui d’août. Lorsqu’on veut organiser un évènement sportif d’une telle importance, on ne peut pas réellement prédire les revenus que ce dernier va générer pour le ou les pays organisateurs. Ce genre de projet est donc à priori risqué. On ne peut pas raisonner sur une courte période car la majorité des investissements consacrés à des infrastructures de base pour le tourisme, les transports, etc. Prenons le cas de l’Ukraine, le pays a consacré 80% de ses investissements pour l’Euro 2012 à ce type d’infrastructures. Cela faisait 20 ans que ces infrastructures n’avaient pas été rénovées. Ce type d’évènement sportif est une très bonne opportunité pour mener à bien des grands projets de rénovation. Le bilan économique de l’organisation de l’Euro 2012 pour l’Ukraine est positif malgré les doutes de certains au départ.




  Selon les estimations, la Pologne a investi entre 25 et 30 milliards d’euros soit environ 5% du PIB. Ces investissements sont, en grande partie, financés par les contribuables, qui vont devoir fournir un effort sur plusieurs années. Mais ces investissements leur profitent par d’autres biais car seul 3 milliards d’euros sont attribués aux infrastructures sportives. En effet, les Polonais se sont vus offrir plus de 1000 kilomètres d’autoroutes, 2000 km de voies express, 600 km de voies ferrées, 100 nouveaux bus, 193 tramways …  Ainsi que l’agrandissement des 4 aéroports des plus grandes villes, ce qui permet d’offrir au pays une nouvelle perspective touristique sur l’Europe et le Monde qui casserait leur image d’ex-pays membre de l’URSS. De plus, l’UEFA a obligé la Pologne à construire plusieurs hôtels 5 étoiles qui lui permettraient, à l’avenir, d'être une destination phare des clients fortunés de la planète. Ces investissements ont permis en outre de doper la croissance polonaise. La Pologne peut en effet se vanter d’être le seul pays de l’UE à ne pas avoir connu la récession en 2009. On peut dire que la Pologne demeure le grand bénéficiaire de cet Euro 2012 et que d’une manière, l’Ukraine reste sous son aile.



  Hormis les retombées économiques évidentes de l’organisation de cet Euro 2012, la Pologne et l’Ukraine ont également bénéficié d’une revalorisation de leur image au niveau européen mais aussi mondial.

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