La création d’une ligue régionale soviétique séduit les amateurs de football mais aussi les différents clubs évoluant dans ce milieu. Ainsi on peut se demander si cette initiative ne cache pas des enjeux géopolitiques afin de donner un renouveau à l’ex-URSS déchue il y a plus de 20 ans et dont la Russie et les pays limitrophes ont eu beaucoup de mal à se relever.
Chérif Ghemmour a publié « Terrain miné » il y a quelques semaines, il y décrypte les matches mais explique par la même occasion comment ces rencontres ont influencé le cours de l’histoire. Par ailleurs, il en conclu que les véritables guerres durant les dernières décennies se sont déroulés sur la pelouse et non plus sur les champs de bataille. Comme le montre l’exemple du match amical France-Allemagne de mercredi où, lors de l’interview, les 2 chefs d’état respectifs n’ont pu soutenir de plein cœur leur équipe nationale afin de ne pas froisser l’autre dirigeant.
Alors que la Russie tente
actuellement de convaincre l’ensemble des pays d’Europe de l’est pour la
création d’une ligue de football « adriatique », la République tchèque
et l’Ukraine sont sur le point de trouver un accord pour créer une ligue
commune. On en vient ainsi à se demander quels sont les enjeux de ces
changements à venir ?
On peut tout d’abord s’appuyer
sur les progrès et l’essor des championnats russes et ukrainiens pour rendre
légitime la création d’un nouveau championnat soviétique. En effet, on dénombre
aujourd’hui plusieurs clubs de l’est en Ligue des Champions ou en Europa Ligue
que ce soit le Shaktar Donetsk, le Zenith Saint-Pétersbourg ou le nouveau
riche, l’Anzhi. Ainsi, la création de cette ligue permet de mettre en avant un
aspect simplement sportif afin de créer une réelle compétition entre les
différents clubs. De plus, les premiers au classement obtiendraient une
qualification vers les grandes compétitions européennes ce qui leur permettrait
d’obtenir un rayonnement sur l’Europe et sur le monde.
Néanmoins, la ligue de football
adriatique basée sur le sport, à priori, permettrait à la Russie de recréer son
cercle d’influence avec ses anciens alliés de la guerre froide, puisque cela
créerait une véritable alliance entre les différents pays participants et leur permettrait
de leur redonner une place son sur la scène internationale avec une certaine
légitimité.
En conclusion, l’idée d’une ligue
régionale paraît séduisante notamment d’un point de vue compétitif entre les
grands clubs des championnats de la ligue adriatique. Ainsi, une ligue
régionale pourrait apporter une nouvelle visibilité pour ces clubs mais le
problème qui persiste est qu’une vieille amitié qui a terrorisé le monde durant
plusieurs décennies renaîtrait de ses cendres.